L’APF et le Collectif pour une France accessible sont vent debout

Volte Face du gouvernement, de nos élus députés et sénateurs. Le Parlement a définitivement ratifié mardi l'ordonnance prévoyant de nouveaux délais pour la mise en accessibilité des lieux publics. Le Sénat a adopté définitivement le projet de loi, dans la version votée la veille par les députés.

Sur RMC, l'association des paralysés de France, a fustigé "l'absence de politique publique". Cette ordonnance de la honte maintient notre pays en queue de peloton des nations ayant ratifié la Convention internationale des personnes handicapées".

Pour rappel, les lieux publics devaient tous être aux normes pour cette année, selon une loi de 2005. Ils ne sont même pas la moitié.

Le "problème de l'accessibilité est dur à vivre, dans l'indifférence générale", a compati François Bayrou sur France Inter. Pas sûr que ces propos calment la colère des handicapés.

Une loi, des ambitions, un rêve ? Tout au long de cette année et malgré de nombreuses annonces et promesses, nous avons été les cibles et les victimes d’une politique du handicap jugée "en faillite" par le monde du handicap.

Nous avons du nous mobiliser, manifester, faire part de notre désappointement et de notre mécontentement face à de nombreux désengagements justifiés par ce que l’on appelle la crise, l’endettement public. Bouleversement qui enterre inexorablement tous moyens, toutes initiatives et promesses solidaires dans la mise en œuvre des principes de solidarité et d’accessibilité et qui, de fait, engendre une montée des périls humains et sociaux.

La solidarité deviendrait-elle la variable d’ajustement des politiques publiques ? Elles sont à la fois une nécessité immédiate, économique et humaine, et un investissement de long terme. Cette solidarité, base de notre protection sociale et citoyenne, valeur fondamentale du pacte républicain, doit être défendu.

Mais la citoyenneté ne peut s'exercer que si le droit à l'égalité et à la dignité est respecté. Pour les personnes qui vivent une situation de handicap, ces préceptes relèvent souvent du combat quotidien...

De plus, le vieillissement de la population doit accélérer le passage d'une conception de "parc de logements accessibles et adaptables" au concept de "logements adaptés à tous et tous les ages de la vie".

Cela relève de la responsabilité de tous, Il en va de la cohérence de notre société et du respect des valeurs sur lesquelles elle s’est construite. L'accessibilité n'efface pas les déficiences, elle doit contribuer à abolir les désavantages. Elle permet de préserver le degré d'autonomie de ceux qui sont atteints d'une déficience motrice.

Malheureusement, dans notre beau pays, une des premières destinations touristiques au monde et comme + de 9,5 millions de personnes en situation de handicap en France, j’attends encore et toujours un engagement politique fort pour répondre aux difficultés quotidiennes que nous rencontrons quotidiennement.

Pauvre France !

Christian MEISTERMANN

Représentant Départemental de l’APF

Commentaires

  • En effet, c'est désespérant... En plus, cette loi n'aurait que des avantages, pas seulement pour les personnes concernées : tous ces "chantiers" seraient en fin de compte créateurs d'emplois par exemple... Je pense qu'il faudrait mettre nos dirigeants dans des fauteuils ou leur bander les yeux pour qu'ils comprennent le bien-fondé de tout ça !

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